L’assassinat de Louis Rwagasore, leader indépendantiste et Premier ministre du Burundi, est un événement complexe qui met en lumière des responsabilités partagées entre les exécutants directs et des complicités plus haut placées. Le document « Meurtre au Burundi: La Belgique et l’assassinat de Rwagasore » fournit de nombreux éléments attestant d’une implication significative de l’État belge dans ce meurtre.
Contexte et Planification
Des personnalités influentes de l’administration coloniale belge, notamment le résident du Burundi, Robert Regnier, et certains de ses collaborateurs, sont identifiées comme ayant joué un rôle crucial dans l’organisation de l’assassinat. Bien que le résident général Jean-Paul Harroy ait respecté la décision des Nations Unies de permettre à Rwagasore de participer aux élections, il a laissé les autorités locales à Kitega mener la lutte contre Rwagasore comme elles l’entendaient(Meurtre au Burundi_ La …).
Complicités et Facilitation
Le document indique que des personnalités belges ont inspiré, stimulé et facilité les comploteurs burundais. Ces complicités ne se limitent pas à une simple passivité, mais incluent des actions concrètes telles que des soutiens financiers et logistiques. Par exemple, la voiture utilisée pour le crime avait été achetée avec des fonds belges et les responsables locaux du Parti démocrate-chrétien (PDC) burundais, opposés à Rwagasore, étaient soutenus par Bruxelles(Meurtre au Burundi_ La …).
Impunité et Enquêtes Biaisées
Les enquêtes et les procès qui suivirent l’assassinat furent largement influencés par la tutelle belge. La première enquête, menée sous l’autorité coloniale belge, et le second procès, organisé par les Burundais après l’indépendance, ont tous deux évité de mettre en cause la responsabilité des Belges. Le pouvoir colonial voulait juger rapidement les auteurs directs pour masquer son rôle d’instigateur. Les témoins à charge des autorités belges furent menacés ou expulsés, et l’enquête pénale bruxelloise fut classée sans suite, montrant une influence politique évidente(Meurtre au Burundi_ La …).
Reconnaissances Officielles et Déclarations
Le document cite également diverses déclarations et documents officiels qui reconnaissent une part de responsabilité de l’administration coloniale belge dans l’assassinat. Un rapport de 1989 du gouvernement burundais accuse directement la tutelle belge de ce meurtre, affirmant qu’il eut une conséquence désastreuse pour l’unité nationale. Cette position a été réaffirmée lors des commémorations successives de l’assassinat de Rwagasore, bien que les demandes de commissions d’enquête parlementaire belge soient restées sans réponse(Meurtre au Burundi_ La …).
Conséquences Politiques et Morales
L’assassinat de Rwagasore et les manœuvres coloniales qui l’ont entouré ont eu des conséquences profondes sur la stabilité politique et l’unité nationale du Burundi. En éliminant un leader charismatique capable de transcender les divisions ethniques, l’État belge a indirectement favorisé une fragmentation politique durable et des violences postcoloniales(Meurtre au Burundi_ La …).
En conclusion, l’État belge, à travers certains de ses représentants et politiques coloniales, porte une part importante de responsabilité dans l’assassinat de Louis Rwagasore. Cette responsabilité est le fruit de complicités actives, de facilitation matérielle et d’une gestion judiciaire orientée pour protéger les intérêts coloniaux.